2019 – 2024 : 5 années de lutte et de mobilisations, nous ne lâchons rien !
Après cinq années de mobilisation, ponctuées par deux grèves massives en 2019 et 2023, la Grève féministe est devenu un mouvement contestataire incontournable soutenu très largement par la population dans tout le pays. Ce 14 juin 2024, nous avons à nouveau appelé à une large manifestation dans la capitale vaudoise. Lausanne a, à nouveau, vu déferler en partant de la Riponne, plus de 20’000 manifestantexs·exs qui on pris la rue et ont répondu présent·exs à notre appel soutenant plus que jamais les revendications de notre Manifeste.Cette journée du 14 juin suscite autant de ferveur au sein d’un public très divers puisque les oppressions et violences patriarcales que nous dénonçons persistent et ne sont tout simplement plus tolérées ou tolérables pour la majorité d’entre nous qui refusons de nous taire. Les forces féministes ne faiblissent pas face à l’adversité et c’est en grand nombre que nous l’avons rappelé ! Fort·e·xs d’un manifeste de 10 revendications plurielles comme le sont les oppressions qui nous touchent, nous sommes fière·xs, vénère·xs et prêt·e·xs à lutter pour la fin du système capitaliste cis-hétéropatriarcal, validiste et raciste.
Travail du soin (« care »)
Face au constat qu’il est nécessaire d’obtenir des victoires concrètes et de visibiliser les enjeux féministes parfois encore moins présents dans le débat public, le collectif de la Grève féministe Vaud va stratégiquement concentrer son action en 2025 sur la thématique du travail du « care », soit du soin dans toutes ses facettes. Il s’agira de visibiliser ce travail et les enjeux particuliers qu’il représente pour les femmes et les personnes sexisées.
Ainsi, les femmes assurent aujourd’hui encore la plus grande partie du travail de care gratuit, sans recevoir aucune reconnaissance matérielle ou sociale. Elles sont également majoritaires dans les services des soins à la personne, que ceux-ci soient exercés au sein d’une institution publique ou d’organes privés, et leur activité prend bien trop souvent place dans des contextes extrêmement stressants où la rémunération est misérable. La stratégie Égalité 2030 ne prévoit aucune mesure concrète de mise en œuvre pour arriver à une réelle égalité dans la sphère domestique et/ou sur le marché du travail ce qui nous inquiète et constitue un affront pour ces femmes. C’est pourquoi nous revendiquons une revalorisation salariale ainsi qu’une reconnaissance des métiers du care qui sont essentiels à notre société. Nous demandons une mise en place massive de structures d’accueil publiques et gratuites. À terme, nous exigeons une baisse massive du temps de travail avec un maintien du salaire afin de libérer les corps et les esprits de l’aliénation des postes de travail, de lutter efficacement contre le chômage, sortir de la croissance à tout prix et promouvoir des modes de vie et d’organisation individuels, familiaux et collectifs alternatifs et solidaires.
Ces droits et avancées sociaux ne seront acquis qu’au prix de la mobilisation, raisons pour laquelle le Collectif de la Grève féministe Vaud remercie tous·x·tes les manifestant·x·es d’avoir participé à cette journée de lutte. Malgré les menaces qui pèsent sur nos droits démocratiques et d’auto-organisation en raison de la répression des mouvements sociaux, les injonctions néolibérales qui nous contraignent et nous dépossèdent de notre temps, les violences et l’impunité de l’État policier à l’encontre des personnes racisées, nos résistances multiples sont notre rempart et notre force collective et solidaire. Organisons-nous partout où cela est possible : sur nos lieux de travail, d’étude et de formation, dans nos familles et communautés pour une défense sans concession d’un féminisme intersectionnel et matérialiste !
Crédits photographiques : Agnieszka Wolska