22 septembre 2024 : NON à la Réforme LPP

La réforme de la LPP est une mauvaise affaire pour tout le monde, mais surtout pour les femmes. Nos arguments.

Rentes réduites. Au cœur de la réforme, il y a la baisse du taux de conversion, soit l’outil qui permet de transformer le capital accumulé pendant la vie active en rente. Le taux actuel est de 6,8% (pour la part obligatoire), ce qui pour un capital de 100’000 francs donne une rente de 6’800 francs par année. Avec la réforme ce taux passerait à 6%, soit une rente de seulement 6’000 francs pour le même capital. La baisse est donc mathématique : moins 12%.

Cotisations augmentées. Globalement, les assuré-e-s vont payer 2,1 milliards de francs de plus de cotisations, majoritairement prélevées sur les jeunes et les bas salaires.

• La cotisation des moins de 35 ans passerait de 7 à 9%, soit plus du double que nécessaire pour financer la 13ème rente AVS !
• Toutes les personnes avec un salaire annuel inférieur à 70’000 payeront davantage de cotisations, jusqu’à cinq fois plus.
• Amortir le choc. Le Parlement ne conteste pas la baisse des rentes, puisqu’il a prévu des mesures transitoires pour les plus de 50 ans. Or, ces mesures ne concernent qu’au maximum une personne sur deux et les critères retenus excluent celles avec un parcours professionnel discontinu, en particulier les femmes et les seniors au chômage.

Note : Toutes nos données sont tirées du tableau de synthèse du Parlement. Les cotisations comprennent la partie employé-e et employeur. Les calculs concernent la LPP obligatoire.

Une mauvaise réforme pour les femmes 

La réforme est vendue comme favorable aux femmes du fait de :

• La baisse du seuil d’entrée, soit le salaire minimum qui donne accès au 2e pilier et qui passerait de 22’050 à 19’845 francs. Cette mesure concernerait environ 100’000 personnes, soit 1.9% de la population active.
• La baisse du montant de coordination, soit la part du salaire qui n’est pas assurable à la LPP. Aujourd’hui, cette part est fixée à 25’725 francs. Elle passerait à 20% du salaire AVS.

Pourquoi ces mesures sont-elles inadéquates et inefficaces ?

1. Le 2e pilier ne tient pas ses promesses puisque les rentes baissent constamment. Dès lors, les femmes payeront beaucoup plus sans aucune garantie de recevoir la rente promise.
2. Certains employeurs réduiront les taux d’activité pour maintenir le salaire en dessous de 19’845 francs et ne pas cotiser à la LPP.
3. Le coût du 2e pilier est très élevé pour les bas salaires (voir exemple).
4. Le supplément LPP serait pris en compte dans le calcul des PC.
5. Il reste optionnel et compliqué de cumuler les petits taux d’activité pour
atteindre le minimum LPP.
6. Le travail non rémunéré des femmes n’est pas reconnu : il n’y a ni bonus éducatif, ni splitting.
7. Aucune indexation n’a été prévue et l’inflation va continuer de grignoter
les rentes du 2e pilier.
8. Aucune contribution n’est demandée aux assureurs. Cette réforme
n’est bonne que pour le secteur financier.

EXEMPLE COÛT-BÉNÉFICE DE LA RÉFORME LPP. La cotisation pour une personne de 50 ans qui a un salaire annuel de 25’000 francs augmenterait de 187.- francs par mois pour un supplément de rente promis de 1’872 francs par an.
Pour ce même salaire, la cotisation supplémentaire à l’AVS pour financer la 13ème rente serait de 17 francs par mois, soit 11 fois moins, pour une rente moyenne d’environ 1900 francs par an.

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Crédits illustration : Manon Roland
Crédits photographiques : Shawnee Photography

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