Alors que la campagne contre la réforme AVS21 bat son plein, les arguments malhonnêtes de la droite bourgeoise se font entendre sur de nombreux fronts. Les Collectifs de la Grève féministe sont là pour démêler le vrai du faux !
« AVS21 est un pas vers l’égalité femme–homme » FAUX !
L’égalité ne se réalise pas vers le bas. Les femmes sont désavantagées sur le marché du l’emploi et touchent des salaires plus faibles que les hommes, sans compter le poids de la double journée due aux tâches domestiques et soins qu’elles assument encore majoritairement. Les chiffres du nouveau rapport sur les différences de revenus, que le Conseil fédéral vient d’adopter, sont sans appel : les femmes gagnent 43% de moins que les hommes durant leur vie active.
Ces inégalités de revenus, l’organisation patriarcale du monde du travail, le manque de structures de garde et les stéréotypes de genre sont autant de facteurs impliquant une inégalité flagrante au moment de la retraite : les femmes touchent des rentes inférieures de 37% à celles des hommes (tous piliers compris). AVS21 péjore les conditions de retraite des femmes, sans rien obtenir pour les hommes. Au contraire : on imposera bientôt à tout le monde de travailler jusqu’à 67 ans ! L’égalité, ce n’est pas ça.
« Les finances de l’AVS se portent mal » FAUX !
Les prévisions de l’OFAS se sont toujours révélées fausses ; il y a dix ans, on nous annonçait l’effondrement de l’AVS. En 2021, l’AVS a en fait enregistré un bénéfice de 2,6 milliards de francs, pour une fortune totale de 49,7 milliards de francs, un chiffre sans précédent. L’équilibre entre les personnes cotisantes et les personnes bénéficiaires reste stable, notamment grâce au travail rémunéré des femmes. Et les cotisations à l’AVS ne sont pas prélevées par personne active, mais sur la masse salariale qui a fortement augmenté.
La stratégie catastrophiste du camp du « oui » ne sert qu’à faire peur à la population et n’est pas basée sur les chiffres réels. Les finances de l’AVS vont bien. Et si les femmes avaient des salaires égaux à ceux des hommes, elles verseraient 825 millions de francs de plus de cotisations à l’AVS, chaque année, autant que ce qu’on veut économiser avec AVS21. Cet apport de ressources à l’AVS nous permettrait d’ouvrir le débat pour une retraite à 64 ans pour tout le monde, qui serait une vraie mesure égalitaire.
« On vit plus longtemps, donc on doit travailler plus longtemps » FAUX !
Si l’espérance de vie augmente globalement, une différence de 4 à 5 ans demeure entre les plus riches et les plus pauvres – une différence qui s’accentue si l’on considère l’espérance de vie en bonne santé. Dans les métiers les plus précaires et les plus éprouvants, les travailleur·euse·s parviennent difficilement à la retraite. Avec AVS21, les travailleuses qui ont les conditions de travail les plus pénibles et les salaires les plus bas devront tirer une année de plus, alors que les femmes et hommes cadres pourront s’offrir une retraite anticipée. Les riches ne travailleront pas plus longtemps !
Nous faire travailler un an de plus, c’est nous voler un an de vie en bonne santé, alors que nous survivons avec des retraites de misère. Nous voulons une réduction du temps de travail pour vivre mieux, et ce pour tout le monde !
Donc :
L’AVS ne remplit pas son mandat constitutionnel car elle ne permet pas de vivre dignement.
Alors que la population a déjà par deux fois refusé l’augmentation de l’âge de la retraite des
femmes, en 2004 et 2017, le Parlement méprisant et cynique insiste à nous imposer une
réforme sexiste qui creuse les inégalités entre les plus riches et les plus pauvres au lieu de
les résoudre.
AVS21 n’est pas la réforme dont nous avons besoin : il faut urgemment augmenter les
rentes, pas l’âge de la retraite. Le 25 septembre, 2x NON à AVS21 !