LA GRÈVE FÉMINISTE NE TOLÈRE PAS LE FÉMONATIONALISME!

Prise de position suite à l’instrumentalisation de la manifestation du 25 novembre 2021 par 4 militantes d’extrême droite.

Le 25 novembre dernier, la Grève Féministe Vaud a organisé une marche de nuit afin de marquer son engagement dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles en cette journée internationale de mobilisation. Nous étions une fois de plus nombreuxses afin de marquer notre détermination à défaire le patriarcat et les rapports de pouvoir qui lui sont associés.

Depuis le 14 juin 2019, notre mouvement n’a eu de cesse de mettre tout en œuvre pour atteindre nos objectifs politiques, rassemblés dans notre manifeste. C’est autour de ce manifeste que nous nous organisons et que les personnes qui nous soutiennent participent et créent avec nous l’élan de la Grève Féministe.

Nous réaffirmons nos principes et engagements face à des comportements que nous ne tolèrerons pas!

Or, il nous faut aujourd’hui réaffirmer nos principes et engagements face à des comportements que nous ne tolérerons pas et à la tentative de récupération de nos luttes par des mouvements qui promeuvent des idéaux racistes et xénophobes. En effet, depuis une année, quelques personnes actives sur les réseaux sociaux promeuvent une idéologie fémonationaliste qui vise à rendre responsable des violences sexistes et sexuelles uniquement les hommes de nationalité étrangère (voir les postes du collectif des Foulards Violets). Ses membres promeuvent un agenda politique islamophobe et raciste sous couvert de lutter en faveur des femmes.

Elles cherchent la confrontation avec les groupes féministes afin de les dénigrer, l’égalité étant selon elles « déjà là » entre les hommes et les femmes suisses. Elles n’hésitent pas à appeler à la violence contre les personnes ne partageant pas leurs idées. Elles profèrent des menaces à l’encontre des féministes et se font assister de militants d’extrême-droite chargés d’intimider les personnes qui ne les soutiennent pas. Elles n’hésitent pas à insulter et harceler les femmes, les personnes trans* et les personnes non blanches, non valides ou non hétérosexuelles sur les réseaux sociaux. Leur stratégie de communication se fonde principalement sur une logique de victimisation qui tente de faire d’elles des martyrs face à une idéologie féministe qualifiée « d’islamogauchiste ».

Lors de la manifestation du 25 novembre 2021, quatre membres de cette mouvance se sont jointes au cortège en affichant une banderole appelant à la criminalisation des étrangers. En réponse à cette provocation intolérable, elles ont été exclues du cortège par les manifestantexs féministes. Depuis, elles usent des réseaux sociaux pour harceler et appeler à la haine à l’encontre du mouvement de la Grève Féministe.

Pourquoi cet événement nous concerne touxtes et pourquoi est-il important de réagir avec fermeté à ce type de discours ?

  • Parce que le fémonationalisme est un faux féminisme, situé à l’extrême droite politique, qui prétend sauver les femmes en discriminant et stigmatisant les populations migrantes et non blanches ;
  • Comme le rappelle notre manifeste, pour démanteler les inégalités structurelles le féminisme doit également s’attaquer aux inégalités engendrées par le capitalisme et le racisme systématique, il est donc fondamentalement intersectionnel, il ne peut bénéficier à toutes les femmes s’il stigmatise les groupes vulnérables et minorisés ;
  • Parce que lorsque nous manifestons, nous occupons l’espace public avec celleux qui partagent nos revendications politiques au sens large, mais pas avec les groupes qui soutiennent des revendications politiques qui incarnent ce que nous dénonçons. Leur présence n’a aucune raison d’être tolérée, comme nous ne tolèrerons pas que des hommes qui harcèlent des participantexs se joignent au cortège ;
  • Parce que ces groupes cherchent à surfer sur la vague violette pour attirer des personnes dans leurs rangs et servir un agenda qui ne vise pas à promouvoir l’émancipation des femmes, mais bien la lutte contre ceux qu’elles nomment les « étrangers ». Elles cherchent au travers de leurs actions à nous faire réagir afin de leur offrir une couverture médiatique qu’elles n’ont pas su acquérir ;
  • Parce que leur discours proclamant une égalité « déjà-là », détourne l’attention du contexte Suisse au détriment des combats que nous menons.

Non à l’instrumentalisation de nos actions!

La Grève Féministe ne tolèrera pas que des personnes tentent d’instrumentaliser ses actions pour servir des buts politiques antagonistes. Nous combattrons ensemble l’extrême droite et son projet d’une société inégalitaire et excluante. Nous combattrons ensemble le fascisme.

Nous encourageons toute personne active sur les réseaux sociaux à ne pas nommer ce groupe même lorsque le but est de les dénoncer, car cela reviendrait à leur donner une visibilité qui permettrait de diffuser leurs idées, ce que nous ne souhaitons pas.

Pour plus d’informations sur le fémonationalisme :
Les rencontres antifascistes : du fémonationalisme aux coronasceptiques
Compte instagram du collectif des Foulards Violets

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