1. Nous toutes, femmes* seules, en couple, avec ou sans enfants, avec ou sans emploi, hétéro, LBTQI, jeunes, adultes, âgées, nées ici ou ailleurs, avec des cultures et origines différentes, nous appelons à une grève féministe et des femmes* le 14 juin 2019.
2. Nous sommes celles à qui on a confié le travail domestique, éducatif et de soins à la maison, sans lequel la société et l’économie ne fonctionneraient pas. Nous nous occupons et préoccupons du des enfants, des parents âgées. Mais nous manquons d’argent et de temps.
3. Nous voulons l’égalité des salaires, mais aussi de meilleurs salaires et la valorisation des métiers « féminin » et des assurances sociales qui nous garantissent des rentes dignes. Nous voulons des rentes qui nous permettent de vivre dignement, sans augmenter l’âge de la retraite.
4. Nous voulons la reconnaissance et un partage égal du travail domestique et nous demandons des congés maternité, parentaux et pour enfant ou proche malade et des services publics qui répondent au besoin de prendre soins de nos enfants, de nos ainés, de nos vies.
5. Nous voulons la réduction du temps de travail pour mieux partager travail rémunéré et travail non rémunéré et parce que le modèle d’économie actuel les ressources naturelles de notre planète.
6. Nous voulons du temps pour assumer et partager les responsabilités familiales et sociales. Nous voulons du temps pour vivre.
7. Nous voulons un statut régularisé et une législation qui protègent celles qui parmi nous viennent de loin souvent pour s’occuper des enfants, des malades et des personnes âgées et permettant ainsi à d’autres de faire carrière. Nous affirmons notre solidarité et le droit pour toutes* à de bonnes conditions de travail et de vie.
8. Nous sommes celles qui sont exposées au sexisme, aux discriminations, aux stéréotypes et aux violences, sur le lieu de travail, dans la rue, à la maison. Nous sommes victimes d’oppressions spécifiques à cause de notre couleur de peau, de notre appartenance sociale ou de notre orientation sexuelle et l’identité de genre.
9. Nous voulons la liberté de nos choix en matière de sexualité et d’identité de genre. Nous exigeons que nos corps et nos vies soient respectées et nous refusons la violence sexiste, homophobe et transphobe.
10. Nous voulons mettre fin à l’impunité et à la banalisation des violences sexistes et exigeons un plan national de prévention et de lutte qui mette aussi en œuvre la Convention d’Istanbul.
11. Nous voulons des mesures de protection pour les migrantes qui, dans leur pays d’origine, sur le parcours migratoire ou ici, ont subi des violences et nous exigeons qu’elles aient le droit de rester.
12. Nous voulons la gratuité de l’avortement, de la contraception ainsi que des traitements de transitions basés sur l’autodétermination et la suppression des taxes roses.
13. Nous sommes celles dont on ne parle pas dans les livres d’Histoire, celles qui n’apparaissent qu’en incise dans un espace public et politique conçu par et pour des hommes, elles qu’on éduque à se conformer à une représentation stéréotypée de « la femme ».
14. Nous voulons que l’école soit un lieu d’émancipation et d’éducation à l’égalité, au consentement, à la diversité sexuelle et au respect mutuel.
15. Nous voulons mettre fin aux stéréotypes de genre dans la culture, les médias, l’éducation et la publicité et redéfinir l’espace public et politique afin d’y occuper la place qui nous revient.
16. Nous voulons lancer le débat sur une société qui ne soit plus dominée par la logique de l’argent dont profite une minorité alors que la majorité de la population mondiale est exploitée et vit dans la misère et que le climat est en danger.
17. Nous sommes fortes de nos diversités et nous revendiquons le droit de vivre libres dans une société qui garantit des droits égaux pour toutes, une société solidaire, égalitaire et libre de toute forme de violence faite aux femmes. Comme les islandaises, nous disons « Ne changeons pas les femmes, changeons la société ! »
18. C’est pourquoi, le 14 juin 2019, nous ferons la grève. La grève du travail rémunéré, la grève du travail domestique, la grève du prendre soins, la grève à l’école, la grève de la consommation. Pour que notre travail soit visible, pour que nos revendications soient entendues, pour que l’espace publique soit à nous toutes* !
*toute personne qui n’est pas un homme cisgenre (soit un homme qui se reconnaît dans le genre qui lui a
été assigné à la naissance).